Une présence inquiétante du poliovirus en Europe
Le virus de la poliomyélite a récemment été repéré dans les eaux usées de plusieurs pays européens, notamment en Espagne, en Allemagne, en Finlande, en Pologne et au Royaume-Uni. Cette découverte relance les inquiétudes sur la possible réintroduction de cette maladie hautement contagieuse, alors même que la polio est considérée comme éradiquée dans de nombreuses régions du monde.
Une souche liée à une origine africaine
Les analyses réalisées sur les échantillons d’eaux usées ont révélé la présence de poliovirus de type 2 dérivés d’une souche vaccinale (VDPV2). Ces virus sont génétiquement liés à une souche ayant émergé au Nigéria il y a plusieurs années et qui s’est largement propagée en Afrique de l’Ouest et du Nord.
À ce jour, aucun cas de poliomyélite n’a été signalé dans les pays européens concernés. Toutefois, les autorités sanitaires estiment que ces détections sont probablement dues à des introductions répétées depuis des zones où le virus circule encore activement.
L’OMS appelle à renforcer la vigilance
Bien que l’Europe ait été déclarée exempte de poliomyélite endémique en 2002, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur le risque d’importation du virus. En effet, lorsque des poliovirus circulent dans certaines régions du monde, ils peuvent être introduits dans d’autres pays, notamment par les flux migratoires et les voyages internationaux.
Des précédents ont déjà été observés : des épidémies ont éclaté en 2021 au Tadjikistan et en Ukraine, puis en 2022 en Israël et au Royaume-Uni. Ce phénomène souligne l’importance d’une surveillance accrue et d’un maintien d’une couverture vaccinale optimale.
Une couverture vaccinale essentielle pour prévenir les épidémies
En France, le risque de propagation du poliovirus est actuellement jugé faible. Grâce à une couverture vaccinale élevée, 96 % des nourrissons nés en 2020 ont reçu les trois doses nécessaires pour se protéger contre la maladie.
Néanmoins, la découverte d’un poliovirus dérivé du vaccin en Guyane en 2024 rappelle que certaines populations restent vulnérables, en particulier celles ayant un accès limité aux soins médicaux. Les autorités sanitaires insistent sur l'importance de la vaccination et du respect des mesures d’hygiène pour éviter toute résurgence de la maladie.
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