La rougeole en recrudescence : un enjeu de santé publique préoccupant
La rougeole connaît une progression inquiétante, tant aux États-Unis qu’au Canada, où les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme. Ce virus hautement contagieux représente une menace croissante, notamment pour les enfants non vaccinés.
Une augmentation alarmante des cas de rougeole au Canada
Depuis le début de l’année, le nombre de cas signalés au Canada a déjà dépassé celui de l’ensemble de l’année précédente. Selon la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, 227 infections ont été recensées en seulement deux mois, entraînant plusieurs hospitalisations.
Les principaux foyers d’infection ont été identifiés dans des lieux de rassemblement tels que les écoles, les garderies et les établissements de soins. Les provinces les plus touchées incluent le Québec, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et le Manitoba. La majorité des cas concernent des enfants n’ayant pas reçu leurs deux doses de vaccin.
Les États-Unis également touchés
Chez nos voisins du sud, la situation est tout aussi préoccupante. Rien qu’au Texas, près de 150 cas ont été enregistrés depuis le début de l’année. Parmi eux, un enfant non vacciné a succombé à l’infection, marquant le premier décès lié à la rougeole aux États-Unis en près d’une décennie.
Le Nouveau-Mexique a également signalé un cas mortel chez un adulte non vacciné. Cependant, les autorités attendent encore les résultats des analyses pour confirmer si la rougeole est bien la cause principale du décès.
« La rougeole ne connaît pas de frontières et sa propagation est inévitable », avertit le Dr Jasmin Villeneuve, médecin-conseil à l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Le Québec face à une épidémie locale
Le Québec n’est pas épargné. Une éclosion de rougeole a été confirmée début décembre dans la région des Laurentides, après qu’un individu infecté en dehors de la province a transmis le virus lors d’un congrès. Depuis, 30 cas ont été confirmés, principalement dans cette région, mais aussi à Montréal, Laval et en Montérégie.
« La rougeole n’est pas une maladie bénigne. Les personnes touchées peuvent développer des complications graves », rappelle le Dr Villeneuve.
Pourquoi la rougeole inquiète autant les autorités ?
Ce virus est considéré comme l’un des plus contagieux au monde. Une seule personne infectée peut en contaminer entre 15 et 17 autres en l’absence d’immunité collective, contre 3 à 5 pour la grippe.
La particularité de la rougeole est qu’elle se transmet non seulement par contact direct, mais aussi par voie aérienne. Le virus peut rester en suspension dans l’air jusqu’à deux heures après qu’une personne infectée a quitté un lieu clos.
Les symptômes se manifestent généralement une à deux semaines après l’exposition. C’est pourquoi les personnes ayant été en contact avec un cas confirmé doivent s’isoler et surveiller l’apparition éventuelle de symptômes.
Comment se protéger efficacement contre la rougeole ?
Le vaccin reste la meilleure protection contre la rougeole. Une couverture vaccinale complète avec deux doses garantit une immunité à 95 % pour toute la vie.
Au Québec, la vaccination est gratuite et disponible via le site Clic Santé ou par téléphone au 1 877 644-4545. Les adultes nés avant 1970 sont généralement considérés comme immunisés, car ils ont été exposés au virus dans leur enfance.
Étant donné que plusieurs foyers épidémiques récents ont été causés par des voyageurs infectés, la Dre Tam recommande aux Canadiens de vérifier leur statut vaccinal avant de partir à l’étranger. « Il est conseillé de se faire vacciner au moins deux semaines avant un voyage, mais même une vaccination tardive offre une protection », précise-t-elle.
Quels sont les symptômes de la rougeole ?
La rougeole se manifeste par une fièvre élevée, une toux persistante, un écoulement nasal, des rougeurs aux yeux et une sensation de malaise général. Ensuite, une éruption cutanée apparaît, d’abord sur le visage avant de s’étendre au reste du corps.
Dans certains cas, la rougeole peut entraîner des complications graves, comme la cécité, la surdité ou des atteintes neurologiques irréversibles. Les bébés de moins d’un an, les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes non vaccinées sont les plus vulnérables.
Conclusion
Face à la montée des cas de rougeole, il est essentiel de redoubler de vigilance et de s’assurer que son statut vaccinal est à jour. En limitant la propagation du virus par la vaccination et en respectant les consignes de prévention, il est possible de réduire les risques de nouvelles épidémies.
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