Alimentation des seniors : quels facteurs favorisent la malnutrition chez les personnes âgées ?
Avec l’allongement de l’espérance de vie, la question de la santé des seniors prend une importance croissante. Parmi les problématiques les plus préoccupantes, la malnutrition des personnes âgées est un sujet encore trop souvent sous-estimé. Pourtant, ses conséquences peuvent être graves : perte de poids, fatigue chronique, affaiblissement immunitaire, chute, et perte d’autonomie.
Dans cet article, Éclats de Santé fait le point sur les causes principales de la malnutrition chez les seniors et propose des pistes concrètes pour la prévenir efficacement.
Pourquoi les personnes âgées sont-elles plus exposées à la malnutrition ?
La malnutrition chez les seniors ne résulte pas uniquement d’un manque de nourriture. Elle est souvent liée à une somme de facteurs physiques, psychologiques et sociaux qui s’aggravent avec le temps. Voici les principaux.
1. Diminution naturelle de l’appétit avec l’âge
Avec le vieillissement, l’organisme change. Le métabolisme ralentit, les besoins énergétiques diminuent, tout comme la sensation de faim. Ce phénomène, connu sous le nom d’anorexie du vieillissement, est souvent accentué par une baisse de l’activité physique, des troubles sensoriels (odorat, goût) ou une digestion plus lente.
2. Problèmes bucco-dentaires et troubles de la déglutition
La santé bucco-dentaire des seniors joue un rôle crucial dans leur capacité à s’alimenter correctement. Une mauvaise dentition, des douleurs, ou une prothèse mal adaptée peuvent gêner la mastication. Les troubles de la déglutition, fréquents chez les personnes âgées, compliquent aussi la prise alimentaire et réduisent la variété des aliments consommés.
3. Isolement social et solitude
Nombreux sont les seniors qui vivent seuls. Or, le repas est un moment social par excellence. Manger seul diminue souvent l’envie de cuisiner, de faire les courses ou même de manger tout court. Ce manque d’intérêt pour l’alimentation peut conduire à une alimentation déséquilibrée ou insuffisante.
4. Difficultés financières
Une retraite modeste peut pousser certains aînés à faire des choix contraints. Des produits frais et équilibrés sont parfois écartés au profit d’aliments moins chers mais aussi moins nutritifs, comme les plats industriels, les conserves ou les féculents à bas coût.
5. Maladies chroniques et traitements médicamenteux
Les seniors sont plus souvent sujets à des pathologies chroniques : diabète, maladies cardiovasculaires, troubles digestifs, etc. Certaines de ces maladies imposent des régimes alimentaires stricts. De plus, certains médicaments peuvent couper l’appétit, altérer le goût ou provoquer des troubles digestifs, contribuant ainsi à un apport nutritionnel insuffisant.
6. Dépression, déclin cognitif et perte d’autonomie
La dépression chez les personnes âgées, parfois causée par l’isolement ou un deuil, peut provoquer une perte d’intérêt générale, y compris pour l’alimentation. Quant aux troubles cognitifs (comme la maladie d’Alzheimer), ils peuvent entraîner des oublis de repas ou des difficultés à cuisiner. Ces facteurs compromettent la régularité et la qualité des repas.
Comment prévenir la malnutrition chez les personnes âgées ?
La prévention repose sur une approche globale, qui tient compte des dimensions physiques, sociales et psychologiques. Voici quelques pistes concrètes :
- Encourager des repas partagés, en famille ou dans des structures adaptées (résidences, centres sociaux).
- Adapter les textures des aliments en cas de troubles bucco-dentaires ou de déglutition (purées, potages, aliments faciles à mâcher).
- Veiller à un suivi médical régulier, incluant un dépistage de la dénutrition.
- Stimuler l’appétit avec des repas colorés, variés, aux saveurs familières.
- Recourir au portage de repas à domicile ou à une aide à la préparation si besoin.
- Proposer une activité physique douce, qui favorise l’appétit et la digestion.
- Informer et former les aidants familiaux sur les signes précoces de malnutrition.
À retenir
La malnutrition chez les seniors n’est pas une fatalité. En agissant sur les causes identifiables — perte d’appétit, isolement, difficultés économiques ou maladies — il est possible de prévenir ce fléau silencieux. Favoriser une alimentation saine, adaptée et plaisante est essentiel pour préserver la santé, l’autonomie et la qualité de vie de nos aînés.
Publié par Éclats de Santé — votre référence bien-être et prévention santé.

Commentaires
Enregistrer un commentaire